La délicatesse des poèmes amène un équilibre avec l’œuvre et viens suggérer une histoire : celle de sa peinture, du personnage et de
l’émotion. Les mots transportent ses maux avec une manœuvre que seul l’œuvre retranscrit, et, la peinture, dépose ses couleurs, ses postures, son univers - une profondeur et une douceur de matière
brut - « j’aime romancer, même ce qui n’est pas politiquement romançable - que se soit par l’écriture, la photo ou la
peinture ». Accroupie au sol, mégot de clope tout juste rallumé, elle essuie son pinceau sur son jean et vous amène au travers de ses oeuvres tons sur tons
à l’errance du détail.
L’art au sens large fait partie intégrante de sa vie, on ressent vite une pointe d’impertinence, de provocation mêlée à une subtilité qui lui permet encore de
rêver.
Derrière ce travail c’est en réalité une multitude de questionnement et de réflexion perpétuelle sur la relation à l’autre - sur l’attachement, la solitude, les
sentiments, les repères et l’amour - Elle part alors dans une recherche intérieur déstabilisante et prenante - celle de la création, celle d’une hypersensibilité à multi-potentiel face à ce qu’elle
appelle - la vie des incompris -
On comprendra que l’œuvre est presque secondaire pour l’artiste.
« Ce n’est vulgairement qu’une croute de couche de peinture et de succession de gestes qui sert de repère à la personne qui regardera l’œuvre - le plus important n’est pas ce repère visuel
mais ce que l’autre arrive à percevoir derrière »
« Un Art à fleur de peau » c’est à fleur de cœur qu’elle nous expliquera qu’il n’y a que l’amour (au sens large) qui est capable de nous pousser à tous
nos retranchements, à toutes nos vérités, de nous propulser aussi haut, aussi loins, pour le lendemain se couvrir de chagrin.
Mais elle clôturera en nous interpellant sur le fait que c’est ce que l’homme a fait de l’amour qui nous conduit à de tel variation émotionnelle qui contraignent
notre propre liberté - l’art est à l’artiste une liberté à laquelle personne ne peut entraver -